Secteur stratégique pour l’économie nationale, l’habitat continue de bénéficier d’une attention soutenue du gouvernement à travers des programmes ciblés et des réformes structurelles. En plus de sa dimension sociale, ce domaine joue un rôle clé dans la création d’emplois et la stimulation de l’investissement.
Lors de la discussion du budget de son département, Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, a présenté plusieurs indicateurs confirmant la vitalité retrouvée du secteur.
Selon la ministre, les ventes de ciment ont progressé de 12,5%, les crédits destinés aux acquéreurs de 3%, et ceux alloués aux promoteurs immobiliers de 7,58% par rapport à 2024. Les TPME représentent désormais 80% des acteurs impliqués dans la construction, tandis que le secteur du BTP a généré 74.000 nouveaux emplois.
Des mesures renforcées dans le cadre du PLF 2026
Dans le cadre du Projet de loi de Finances 2026, plusieurs mesures ont été adoptées pour soutenir la dynamique du secteur. Parmi elles, la possibilité pour les propriétaires en indivision de bénéficier du programme Daam Sakane, conçu pour corriger les lacunes des anciens dispositifs.
Fatima Ezzahra El Mansouri a précisé que ce programme a permis à plusieurs villes, dont Fès, Benslimane, Settat, El Jadida, Oujda et Berkane, d’en tirer pleinement profit. Il a également contribué à corriger les dysfonctionnements du programme « Villes sans bidonvilles » et à soutenir le logement économique à 250.000 DH, avec 90.000 unités subventionnées par l’État.
Réduction des disparités territoriales
Concernant l’aménagement du territoire, la ministre a mis en avant les efforts visant à réduire les écarts entre le monde urbain et rural. À ce jour, 84% des communes rurales disposent de documents d’urbanisme, et 135 plans de masse ont été approuvés.
Les services du ministère, en collaboration avec ceux de l’Intérieur, ont identifié les périmètres de 3.144 douars, couvrant une superficie totale de 99.000 hectares et abritant 1,4 million d’habitants. Une seconde phase prévoit la délimitation de 494 nouveaux douars, sur 30.000 hectares, regroupant 285.000 habitants.
La réhabilitation de ces nouveaux centres urbains vise à stabiliser les populations rurales et à lutter contre l’exode vers les grandes villes. Une première opération a permis de réhabiliter 12 centres, dans le cadre d’une convention de 1,052 milliard de dirhams signée entre l’État et les communes concernées. Une deuxième vague ciblera 24 nouveaux centres urbains émergents.
Un cadre législatif modernisé
Sur le plan réglementaire, la ministre a rappelé l’adoption de la loi 24-21 relative aux lotissements et groupements d’habitation, ainsi que de la loi 12-90 sur l’urbanisme. Ces textes introduisent une plus grande flexibilité dans l’interprétation des documents d’urbanisme, simplifient les procédures, et encadrent les délais d’autorisation.
Ils prévoient également le recours à l’arbitrage pour résoudre les litiges entre usagers et administration, tout en réduisant le délai de révision de l’utilité publique de 10 à 5 ans, une avancée saluée par les acteurs du secteur.
Un essor soutenu dans le monde rural
Enfin, la ministre a évoqué la circulaire conjointe du 28 avril 2023, signée avec le ministère de l’Intérieur, qui vise à simplifier les procédures de construction dans le monde rural. Depuis sa mise en œuvre, 4.100 dossiers ont été examinés, dont 2.100 ont reçu un avis favorable.
Ce texte a contribué à une hausse de 87% des demandes d’autorisation de construire et de 85% des projets validés. Une dynamique qui traduit la montée en puissance du dispositif d’aménagement rural, pierre angulaire d’un développement territorial plus équilibré.